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vendredi 22 novembre 2024

Semaine du sport féminin : comment les stéréotypes influent sur la pratique sportive des femmes

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Le sport a pendant longtemps été considéré comme une discipline strictement réservée aux hommes. En effet, jusqu’au 20ième siècle, on déconseillait aux femmes de pratiquer une activité sportive. Elle n’avait que la possibilité de faire de l’équitation, du patinage sur glace, du patin à roulettes, du croquet et de la bicyclette. La gent féminine devait pratiquer uniquement des sports considérés comme « élégants ». C’est à partir de l’an 1950 que les femmes ont eu la possibilité de faire du ski, de la gymnastique, du tennis, du badminton, de la nage synchronisée et du golf. Aujourd’hui, de nombreuses femmes ont pu réussir à se faire un nom dans des sports dits masculins. Parmi elles, nous pouvons citer la championne du monde de boxe Anissa Meksen, l’ancienne championne du monde de Karaté Alexandra Recchia, la lutteuse américaine Sarah Hildebrandt, etc. Les fédérations des différents sports continuent de lutter pour l’égalité hommes/femmes. Malgré tous ces efforts, les stéréotypes de genre persistent toujours. Cela a un impact réel sur la pratique sportive des femmes. Cet article vous présente les témoignages de certaines championnes qui ont vécu ces clichés.

Une fille ne devrait pas faire ça…

Lorsqu’on parle de l’égalité hommes/femmes dans la pratique sportive, les sujets qui sont le plus souvent abordés sont : le manque de reconnaissance des pairs, la gravité de l’écart des salaires entre sportifs et sportives et la médiatisation moindre des disciplines féminines. En effet, il y a un aspect du problème que l’on oublie souvent de souligner. Il s’agit de l’auto-censure. La kayakiste de l’extrême Nouria Newman a évoqué ce sujet lors de son entretien avec nos confrères de FranceInfo. Selon elle, il y certaines filles qui sont très talentueuses et qui sont plus douées que la majorité des hommes dans leur technique et leur courage et qui n’osent pas s’affirmer. Pour elle, ses filles restent trop humbles et s’effacent. Dès l’enfance, les parents font une nette différence entre les garçons et les filles. Les stéréotypes de genre peuvent pousser certaines sportives à abandonner à la première difficulté rencontrée. Le professeur en psychosociologie à l’université de Grenoble, Aïna Chalabaev dit dans son livre intitulé « La menace des stéréotypes peut-elle influer sur la performance sportive des femmes » « Les stéréotypes sont intériorisés, et certaines jeunes filles vont se dire, à la première difficulté rencontrée ‘’le foot, ce n’est pas pour moi’’.  L’auto-censure est l’une des manières par lesquelles les stéréotypes influent sur le choix d’un sport ». L’inconscient des jeunes sportives est souvent alimenté par les réflexions des entraîneurs dès l’enfance ou l’adolescence. L’ancienne judokate Frédérique Jossinet se rappelle encore des paroles de leurs coachs « Le judo féminin est un judo classique et ça doit le rester. Ça doit rester basé sur la technique. Appuyez-vous sur vos points forts à vous et c’est comme ça que vous allez performer ». Elle n’avait pas le même point de vue que ces entraineurs. Pour cette ancienne championne, chaque individu doit s’accaparer du judo et l’adopter à son profil. Le genre n’avait rien à voir là-dedans.

Barrières mentales

Nouria Newman déclare en se rappelant de ses premières années en club « Ce n’est pas qu’on pose des limites, c’est plus sournois. Un p’tit gars, on va le pousser. On va même lui mettre une pression monstre pour qu’il aille au bout de ses peurs. Quand c’est une petite fille, on dit : c’est pas grave tu feras mieux la prochaine fois ma chérie ». La plupart des entraîneurs pensent devoir adapter les règles pour faciliter les choses à la gent féminine. Cela met en place des barrières mentales qui ont finalement un impact conséquent sur la pratique sportive. Selon une étude réalisée en 2007, les stéréotypes peuvent générer une anxiété et conduire à une diminution des performances. La vice-championne olympique du lancer de disque en 2016, Mélina Robert-Michon raconte qu’on lui a très souvent répété qu’elle ne savait pas gérer la pression. Elle a fait fi de ses stéréotypes et a travaillé très dur pour donner le meilleur d’elle-même et atteindre le sommet. En effet, certaines sportives réussissent à venir à bout de l’auto-censure comme Mélina Robert-Michon.

L’évolution du football féminin

Le football féminin est de loin l’activité sportive qui a subi le plus de bouleversements. Quelques années en arrière, les filles qui jouaient au foot étaient habillées en rose ou en violet. Pour Frédérique Jossinet, également directrice du football féminin à la Fédération française de football, cette époque représentait l’époque du football des princesses. Les clubs féminins utilisaient cette stratégie pour pouvoir convaincre les parents et recruter plus de filles. De nos jours, les choses ont beaucoup changé.  La charte graphique du football féminin a été modifiée et les filles sont considérées comme les garçons.

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