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mardi 3 décembre 2024

Covid-19 en France : Ce que disent les épidémiologistes de la situation sanitaire

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Depuis quelques semaines, les autorités françaises craignent une troisième vague. Les cas positifs augmentent d’une manière fulgurante malgré les vaccins et les nombreuses mesures mises en place. Les épidémiologistes craignent le pire. Le gouvernement semble ne pas vouloir suivre leurs recommandations. Son objectif, c’est d’éviter le reconfinement à tout prix. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé lors de sa dernière sortie : « un nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours, la situation ne le justifie pas à ce jour ». La majeure partie des experts ne sont pas d’accord avec cette décision. Pour eux, un confinement est nécessaire pour éviter une flambée de l’épidémie du coronavirus, après les vacances de février.

Le gouvernement a-t-il raison de ne pas reconfiner le pays dès maintenant ?

La majorité des épidémiologistes pense que la décision prise par le gouvernement n’est pas la bonne. La professeure Dominique Costagliola a déclaré dans Le Télégramme et les colonnes de L’Express que l’unique solution est de reconfiner le pays. L’infectiologue et la cheffe de service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, Karine Lacombe est du même avis qu’elle. Lors de son passage sur France Inter, Madame Lacombe a dit regretter le fait que les autorités n’aient pas « profité des vacances scolaires pour confiner très fort, sur un modèle similaire à ce qui a été fait en mars-avril 2020, de façon à couper la dynamique de l’épidémie ». Pour elle, le reconfinement aurait pu réduire considérablement le nombre de contaminations et ainsi extirper le système hospitalier de la saturation. Selon elle, des mesures plus strictes doivent être prises pour « casser la dynamique ». Le professeur et chef des urgences de l’hôpital Pompidou de Paris Philippe Juvin partage aussi ce point de vue. Pour lui, les autorités font fausse route. Il est catégorique à ce sujet « Plus on confine tôt, plus ce sera court. Il faut donner de l’espoir aux gens. C’est la der des der. Plus on tarde, plus ce sera long et difficile ». Il était invité sur LCI le 26 janvier dernier. Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon a tenu pratiquement le même discours sur BFMTV. Ce scientifique pense qu’il ne faut éviter à tout prix de répéter les erreurs de la première vague, surtout avec la présence des variants britannique et sud-africaine. Pour lui, les vacances de février étaient le moment idéal pour « anticiper le coup d’après ».  Monsieur Pialoux fait partie des chercheurs qui sont favorables à un reconfinement drastique. Lors de son passage sur BFMTV, il a déclaré « Ils ont été envahis par le variant en deux mois. On a déjà ces informations qui nous viennent d’Angleterre, il faut les regarder et les utiliser pour prévenir. Ce n’est pas nous qui dictons le calendrier du virus ».

Les chiffres de l’épidémie risquent-ils d’exploser dans les prochaines semaines ?

La plupart des épidémiologistes pensent que les cas de Covid-19 vont grandement augmenter durant les semaines qui vont suivre. Dominique Costagliola a déclaré lors de son entretien avec Télégramme « depuis le début de l’année, on est toujours sur un plateau haut qui monte lentement mais sûrement, de façon inexorable. Les modèles prédisent des explosions qui auraient lieu entre la deuxième quinzaine de février et la première de mars. Si l’on a vraiment un variant (britannique) dominant qui est 50 % plus transmissible, on va avoir des nombres de cas et d’hospitalisations qui seront bien au-dessus de ceux de l’année dernière. Les projections tiennent compte d’une vaccination plus importante que celle que l’on pourra vraiment réaliser car on sait maintenant que l’on aura moins de doses qu’espéré. » L’infectiologue en poste à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, Benjamin Davido estime dans une interview donnée à FranceInfo « la stratégie de ne pas limiter les déplacements (entre régions) est un pari très risqué. On sait que les deux vagues qu’on a connues font suite successivement à des périodes de vacances scolaires sur un large temps : en février 2020 et cet été, avec la deuxième vague. » Martin Blanchier est l’un des rares épidémiologistes qui pensent le contraire. Le 31 janvier dernier, il a déclaré dans les colonnes du Parisien « Il n’y a pas d’explosion épidémique. Certes, on est sur un plateau haut, la situation se tend à l’hôpital mais elle est totalement différente du mois de mars et d’octobre, où l’on avait perdu le contrôle du virus. Dire que les chiffres vont exploser avec l’arrivée des variants, je n’achète pas ! C’est ultra-réducteur. » La spécialiste de santé publique, Hélène Rossinot a également donné son avis sur BFMTV : « Le nombre de cas est aux alentours de 20 000, 25 000, c’est déjà énorme. Sur les confinements précédents, on s’alertait beaucoup plus tôt. C’est pareil pour les hospitalisations et les réanimations. Ce qu’on tolère aujourd’hui, on ne l’acceptait pas il y a six mois. »

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