Les variants du coronavirus sont de plus en plus présents en France. La situation sanitaire reste très préoccupante malgré les nombreuses mesures mises en place. En Moselle, les souches sud-africaine et brésilien progressent de jour en jour. Dans ce département français de la région Grand Est, 200 cas de ces deux variants ont été identifiés en très peu de temps. Par la suite, 300 cas suspectés de ces deux souches du sars-cov-2 ont été détectés en l’espace de 4 jours seulement. Le ministre de la santé Olivier Véran a déclaré que leur diffusion n’est pas encore inévitable. Des spécialistes ont déjà commencé à comparer la proportion de ces deux mutations par rapport au variant anglais et au virus d’origine. Cependant, pour faire de bonnes estimations, il faut obligatoirement se baser sur les autres indicateurs.
Quelle proportion par rapport au virus d’origine ?
Selon le ministre de la santé Olivier Véran, les souches brésilienne et sud-africaine représentent 4 à 5 % des nouvelles contaminations dans l’hexagone. Ce pourcentage représente un peu plus que celui du variant britannique au début du mois de janvier. Les analystes ont récemment affirmé que la souche provenant du Royaume-Uni est actuellement à l’origine de 20 à 25 % des infections au Sars-cov-2. Si les choses continuent à ce rythme, le variant anglais devrait dominer d’ici le mois de mars. Cette information provient de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Trouver le moyen de contenir les deux derniers variants détectés est devenu de plus en plus urgent. La situation serait catastrophique si jamais ces nouvelles souches se propagent aussi rapidement que le variant britannique. Même si le paramètre le plus important demeure le nombre total de cas, il est également très important d’évaluer la diffusion des nouveaux variants par rapport à la souche d’origine. Yves Gaudin, virologue et directeur de recherche au CNRS, a déclaré : « Ce qu’on veut c’est contrôler le niveau global de l’épidémie pour ne pas avoir nos hôpitaux saturés et qu’on n’assiste pas à une explosion du nombre de cas quotidiens. On sait qu’il (le variant britannique) est plus contagieux, on n’a pas pu empêcher son envahissement et on voit qu’il prend son envol dans la population mais pour autant il ne suffit pas pour l’instant à relancer l’épidémie puisqu’on voit une stagnation dans les chiffres et que la situation est sous contrôle. »
Quelle répartition sur le territoire ?
Lors de sa dernière sortie, Olivier Véran a rappelé que le second indice pour évaluer l’évolution des souches est d’observer leur étendue géographique à l’échelle du territoire. Il s’est également exprimé sur la répartition très hétérogène des variants sud-africain et brésilien. Le ministre de la santé a déclaré : « dans certains départements, on n’en trouve pas la trace. Dans d’autres, on en trouve quelques dizaines de cas, notamment dans des clusters. Toutefois, les cas en Moselle ne peuvent pas tous être reliés à des foyers de contagion groupés, à des voyages à l’étranger ou à des contacts avec des personnes ayant voyagé ». Actuellement, 100 cas ont été détectés en Moselle et environ 40 en Dordogne. Il y a encore quelques jours de cela, aucun cas n’avait été recensé dans les Alpes-Maritimes. Les habitants de Moselle doivent redoubler de vigilance pour éviter une diffusion non maîtrisée de ces mutations. Les autorités ont renforcé les mesures dans le département. Cependant, pour l’heure, aucune nouvelle restriction n’a été annoncée.
Quelle évolution face aux mesures restrictives ?
En France, la proportion des nouveaux variants augmente de plus en plus. Cependant, les autorités attestent qu’il n’est pas question pour l’heure de croissance exponentielle des contaminations. Olivier Véran assure que le gouvernement prendra ses responsabilités lorsque le besoin se fera sentir (risque de saturation des hôpitaux, augmentation alarmante de cas contaminés par les nouvelles souches, etc.). Selon les dernières estimations, le variants anglais est 50 % plus transmissible que le virus originel de 2020. Il progresse de 50 % dans l’hexagone par semaine. Arnaud Fontanet, professeur à l’Institut Pasteur et au Cnam s’est exprimé à ce sujet. Il a déclaré sur LCI : « les mesures prises n’ont pas permis de freiner son évolution. Il va beaucoup plus vite que le virus 2020 qui est effectivement contrôlé par les mesures actuelles et ce couvre-feu à 18h l’impacte donc lui il va effectivement disparaître. C’est une croissance exponentielle, il va arriver un moment où on aura 10.000 cas du variant anglais sur le territoire français, la semaine suivante ce sera 15.000 puis 22.500 et vous continuez comme ça et il y a un moment où il vous échappe ». Le professeur de virologie à l’université de Sorbone, Vincent Maréchal atteste que «les variants sont aussi sensibles aux gestes barrières et au gel hydroalcoolique que le virus d’origine. Si les mesures sont strictes et respectées, que les cas positifs sont isolés de façon rigoureuse et les cas contacts identifiés, on doit pouvoir maîtriser les variants et plus largement l’épidémie. s’il y a des trous dans la raquette, ça va se voir ».